Vous prenez congé de la Russie,
Vous l’avez parcourue en tous sens.
Buvez, mangez, vous êtes mes hôtes,
Il y en aura pour tout le monde.
Bientôt le soir. Le soleil va se coucher.
Il fera plus sombre dans la pièce ;
Nous serons là à rire, à discuter,
Et puis, selon le vieil usage,
Vous chanterez des chansons :
Celle de ce pays lointain, ensoleillé et joyeux,
Et de ce faucon fier, à l’œil perçant,
Qui plane dans la brume, juste avant l’aube.
Pardonnez à notre chanson
Si l’angoisse et la tristesse y résonnent.
Chers hôtes, ne soyez pas sévères
Avec le vaillant cocher.
Sous une lune terne
La grand-route se fond dans la plaine enneigée
Les chansons gaies abondent en Russie,
Mais je n’en connais pas une seule.