Cimetière oublié.
Lune sans éclat.
Sur des milliers de verstes
Seul, le silence.
Le malheur est passé par là:
Au communiste une étoile,
A l’orthodoxe une croix.
Que de tempêtes, de batailles:
Les fleuves gelaient, pleins de sang.
Que de prières ardentes
Et d’amour impuissant!
Les yeux s’éteignaient!
Et les fronts se plissaient
Et une larme coulait
Dans les allées du destin.
Dans la brume on devine
Un monde d’étoiles mystérieuses.
Il n’y a qu’ici, dans cette terre,
Que tous ont assez de place,
Couchés de tout leur long,
Que tous sont égaux à jamais:
A l’orthodoxe une croix,
Au communiste une étoile.
Cimetière oublié.
Lune sans éclat.
Et sur des milliers de verstes
Le silence.