Irrémédiablement lassé du progrès
Lassé de ces avenues de l’Univers, là-bas, au loin,
Par un matin doré de septembre
J’arriverai au bord de ce fleuve paisible.
Ses eaux sont bleues et lourdes.
Il vient des pays lointains, des pays de minuit,
Et, comme le veut la nature éternelle,
Il roule ses flots vers l’océan.
Son mouvement deviendra glace.
Son vacarme s’étouffera dans le silence du pôle.
Son lit pourra changer, mais le temps
Ne figera pas l’élan de son âme.
Sous l’énorme masse de glace,
L’eau coulera, éternelle.